
Psychopédagogie
Le triangle psychopédagogique
Après une formation préparant à l’enseignement des mathématiques, j’ai enseigné quelques années en collège et lycée, et reste attaché à cette discipline et aux questions pédagogiques que soulève son enseignement.
Parallèlement, j’ai suivi le cursus de psychologie clinique et pathologique, complété par une formation de psychanalyste.
C’est l’interaction entre ces deux modes de savoir et de penser, complémentaires et en mutuelle interrogation, qui m’a mené à la pratique de cette forme de psychopédagogie, à côté de la pratique générale de la psychothérapie analytique.
J’ai également exercé comme psychothérapeute et psychopédagogue en Centre médico-psycho-pédagogique (Centre Claude Bernard, Paris) et à l'Hôpital de jour pour Adolescents Raymond Cahn (association CEREP Phymentin, Paris).
L’enfant, l’adolescent, l’étudiant en général, peut avoir besoin de tiers pour détendre sa relation à son objet d’étude.
Le psychopédagogue s’offre en tiers pour lui permettre une prise de distance, une élaboration par le langage, le jeu ou l’exercice, menant à une appropriation subjective d’un travail ou d’une étude souvent vécus comme le lieu du désir de l’autre, invasif et paralysant.
patient
objet d'étude
thérapeute
patient
thérapeute
objet d'étude
La médiation peut aussi bien s’entendre comme une détente de la relation directe au thérapeute : c’est alors l’objet médiateur qui permet d’alléger la relation au pédagogue, par la mise en circulation des représentations et des affects, entre activité, passivité, réflexivité.
Tout objet de travail, de culture ou d’art peut être utilisé en médiation psychopédagogique. Je travaille particulièrement avec les médiations mathématiques, où s’expriment et se déjouent diverses formes de « blocages ».
Mathématiques
"C'est l'histoire d'un homme qui court. Son cœur bat à plein régime dans sa poitrine. Et dans son cerveau irrigué par l'afflux sanguin, des équations à multiples inconnues se résolvent. Après quoi court-il, après quel savoir, après quel mystère ?
C'est une histoire de rigueur et de créativité, de raison et d'instinct, de corps et d'esprit."
Benoît Solès, La Machine de Turing
Mathématiques, miroir de l’histoire
Faire des mathématiques, c'est entrer dans leur histoire, et aussi dans l'histoire familiale : l’enfant ou l’adolescent aux prises avec ces enjeux de savoir, de comprendre, d’apprendre, trouve souvent matière à penser dans des discussions sur ces enjeux avec ses parents.
Z comme Zéro
Le nombre zéro est celui qui fait fonctionner tous les autres. Il est le chiffre par excellence, il est aussi le zéphyr, le vent, le symbole du vide. Ces représentations sont porteuses d’affects plus ou moins intenses, de souffrance, qui peuvent déjouer les approches cognitives, si raffinées soient-elles. La mise en acte du jeu ou du travail mathématique peut alors s’accompagner d’une mise en mots permettant des liens aux sources archaïques du désir de savoir.

Le zéro dans la numération maya, Cancuen, Guatemala. Photo Turismo Ek Chuah